Démarche :
LE FAIRE DE LA FORGE ?
La Forge
______________________________________________ « la forge » est un lieu de travail entre autres, où s’allient des compétences plurielles afin de produire des actions artistiques « forgées » dans la réalité et symboliquement assez fortes pour tenter de provoquer un débat public sur des grandes questions d’aujourd’hui. La paix, les luttes des femmes méditerranéennes, sont les premiers travaux, en cours, de « la forge ».
_________________________________________________
LES MEMBRES :
Alex Jordan, graphiste.
Eric Larrayadieu, photographe.
François Mairey, agent edf-gdF.
Ronit Meirovitz, graphiste
Marie Claude Quignon,plasticienne.
…
_________________________________________________ au 22 juillet 1994
« la forge »
___________________________________________________
COLLECTIF POUR DES INTERFÉRENCES PUBLIQUES (*)
___________________________________________________ Parce que le débat démocratique a été remplacé par une opinion publique fabriquée de toutes pièces par une information univoque et trafiquée, et des sondages menteurs,
parce que l’embrigadement du pouvoir est constant et insidieux,
parce que beaucoup de créateurs se sont refermés dans leur esthétisme, en admettant la coupure entre leur recherche et le grand public comme inévitable,
parce que nombre de citoyens vouent à cette société une obéissance sans limite, que certains appellent consensus,
parce que trop nombreux sont ceux qui ont perdu le sens de l’histoire et de l’affrontement social,
parce que nous n’acceptons pas cette société qui, pour vivre, a besoin de sans-travail, de sans-logis, de sans-connaissance, de sans-opinion, de sans-espoir, de sans-utopie,
nous voulons essayer de :
. faire du bruit dans ce consensus général,
. résister à la domination du pouvoir économique, médiatique et politique, et mettre nos compétences au service de l’émancipation,
. développer une réflexion stratégique, se poser la question des conditions de l’efficacité et de la rigueur politique, en prenant position, mais surtout créant une provocation fructueuse (c-a-d obliger les médias à parler et déclencher un débat public),
. retrouver le sens du réel. Car sans réalité, il n’y a plus de raison de la changer,
. utiliser comme matériaux essentiels autant l’environnement social et politique que le caractère architectural du lieu,
. prêter attention aux formes et aux langages accessibles au grand public pour, sans compromis esthétiques, produire des oeuvres à plusieurs niveaux de lecture,
. essayer d’inventer des actions artistiques qui mettent l’imagination au service des luttes de ce siècle,
en un mot, être citoyen.
Pour ce faire, il nous faut :
– agir entre autres c’est-à-dire réunir une équipe plurielle dans laquelle il y aurait chercheur, artiste, gens de théâtre, spécialiste de la communication (graphiste, journaliste), et acteur social,
– créer un lieu d’échange entre acteurs sociaux et culturels, un lieu de coopération pluridisciplinaire, où chaque auteur de projet, s’il le souhaite, bénéficiera pour sa réalisation des compétences des autres membres.
CRÉER DES INTERFÉRENCES PUBLIQUES, telles sont les ambitions de « la Forge ».
___________________________________________________(*) nous nous sommes inspirés très largement du livre de Pierre Bourdieu et Hans Haacke « Libre-échange ». Leurs discours croisent et résument si bien notre pensée que nous n’avons pas hésiter à le leur piller.`
Actions réalisées