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Démarche : HABITER UN BORD DE VILLE

48 Notes de marche d’Habiter un bord de ville


  1. 1. Zone sensible
    En 2011, le lieu du questionnement de La Forge est la Zone Urbaine Sensible (territoire prioritaire de la Politique de la ville) de Fafet-Brossolette-Calmette-la Cité à Amiens-Nord, un quartier situé au delà du dernier boulevard de la ville, juste avant les champs.

  2. 2. Rénovation urbaine (1)
    Programme d’investissement immobilier pour « changer en profondeur l’image de ces quartiers, transformer un quartier stigmatisé en quartier ordinaire intégré à la ville ». Logements HLM de l’Opac à rénover (118 à Calmette, 120 à Fafet), à démolir (230 à Brossolette). Ne sont pas concernées par la rénovation : 40 petites maisons privées à la Cité, dite la Briquetterie, où sont logés des Harkis et leurs descendants. 
Voir les suites dans la dernière note 48. Rénovation urbaine (2).

  3. 3. Habiter,
    Qu’est-ce que vivre dans cet espace-là ? Les habitant·e·s le considèrent-iels comme leur territoire ? Ce questionnement est celui du collectif La Forge qui, après « Nous sommes ici » en bord de Somme, choisit de se fixer dans ce bord de ville, de janvier 2011 à octobre 2013. Avant de partir dans un bord de monde, en Palestine dans des camps de réfugié·e·s palestinien·ne·s.

  4. 4. Les auteurs
    La Forge, collectif d’artistes et de scientifiques qu’un questionnement pousse à s’installer quelque part pour chercher, avec ceux qui vivent là, des éléments de réponse à ce questionnement. Écrire, photographier, créer, restituer. Démarche collaborative. Processus plutôt que projet.

  5. 5. Les habitant·e·s
    Au cœur de notre démarche. Beaucoup de jeunes, beaucoup de femmes seules avec enfant(s). Décrochage scolaire très fréquent. 57% de chômage chez les moins de 25 ans (47% de la population du quartier).

  6. 6. Les associés
    La Forge s’associe essentiellement avec deux acteurs déjà implantés : Cardan (lutte contre l’illettrisme), association installée ici depuis plus de vingt ans et Carmen (utilisant la vidéo comme outil de médiation sociale). Développer des synergies, des complémentarités.

  7. 7. Les agents
    Un « Thérapeute social », mandaté par la Ville, qui convoque des réunions pour « Transformer ensemble le quartier » : Groupe de coopération, Comité technique, Comité de pilotage, Collectif Albatros ; un chef de projet CUCS (Contrats Urbain de Cohésion Sociale) à destination des associations actives dans la Politique de la Ville d’Amiens-Nord.

  8. 8. Les Jeunes et la Police
    La Forge commence à travailler dans le quartier. Les ralentisseurs posés sur la chaussée à la demande du Groupe de coopération, pour arrêter les jeux de voitures des jeunes (dérapages et autres) ont été arrachés et brûlés. Arrivée des Pompiers et de la Police ; provocations réciproques ; voiture incendiée ; arrivée des CRS ; affrontements… L’ordinaire.

  9. 9. Tensions
    Dans la salle communale de l’Albatros, rue du Dr Fafet, première réunion du Groupe de coopération à laquelle assiste La Forge. L’objectif est de « accompagner » les habitants. Au sujet de notre arrivée, émerge l’idée de « concurrence », et donc, de tensions à venir.

  10. 10. Récupération
    Comité de pilotage, peu après le Groupe de coopération. Tour de table. Le projet de La Forge est jugé un peu fou mais intéressant. Il fait peur. Le Thérapeute Social pense que l’on peut craindre de la part de notre collectif, une récupération du travail effectué, ce qui conduirait à vouloir saboter ce projet.

  11. 11. Propositions
    La Forge propose de mettre en place un temps de rencontre dans un lieu identifié ; un petit journal mensuel distribué dans les boîtes aux lettres de tous les habitants ; un travail sur la mémoire ; un travail photographique effectué par les jeunes ; la création d’un espace collaboratif sur le Net…

  12. 12. Enlèvement
    Les Animaux, sculptures de Székely (commande publique, 1986) placées au pied des immeubles de Brossolette doivent être enlevés pour la démolition des blocs prévue entre mars et juin 2011. Ils doivent être restaurés pendant le temps des travaux estimé à 6 ans. Ce départ est l’occasion d’actions envisagées par Cardan et le Musée d’Amiens.

  13. 13. « La vie autour du Serpent »
    Titre de la première manifestation envisagée à cette occasion : un atelier d’expression, à ciel ouvert, prévu en juillet 2011. Le serpent, un des Animaux de Székely, a été couché par des habitants pour en faire un banc public.

  14. 14. « La Place des Habitants »
    Lieu et jour de rencontre choisis avec Cardan et Carmen (pour faciliter une cohabitation déjà compliquée avec les autres partenaires) : l’appartement de Cardan au 23 rue Fafet, chaque jeudi après midi. Première rencontre et première Lettre aux habitants en mars 2011.

  15. 15. Échecs
    Report (annulation de fait) de La vie autour du Serpent. Peur face aux risques de violences pouvant naître de la désapprobation d’habitants face aux démolitions à venir. Peur d’apparaître comme agent de cette démolition contestée. Mais aussi, absence d’aide logistique de la part des HLM.
    Échec des propositions de La Forge aux habitant·e·s de travailler sur la mémoire, de photographier le quartier. L’initiation informatique et Internet qui devait conduire à mettre en place le Portail des Habitants est arrêtée. Personne pour construire le site dans les limites de notre budget, personne pour l’animer.

  16. 16. Fantômes
    Pour garder une trace des Animaux en leur absence (éléphant, dromadaire, serpent, oiseau et girafe, taillés à la flamme et à l’explosif dans du granit rose) les enfants du quartier prennent leurs mesures et les élèves de la classe de carrosserie du Lycée Montaigne, avec leur professeur, fabriquent des squelettes colorés en treillis soudé. Une seule statue est finalement enlevée. Les Fantômes sont placés devant l’Albatros. La végétation va s’en emparer.

  17. 17. Violences
    Été 2011. Du fait de violences quotidiennes, les parents ne laissent pas sortir leurs jeunes enfants. Alors que Cardan, Carmen et La Forge (CC&LF) sont réunis pour préparer la rentrée de La Place des habitants, éclatent des affrontements entre jeunes et police. Nous sortons. Tirs de flash-balls de la police, restée en retrait, qui finit par se retirer, sans doute parce que nous sommes là, témoins.

  18. 18. Bloc 5
    Une «famille» de rappeurs installée dans une cage d’escalier de la rue Fafet. De jeunes hommes animés par une volonté de s’en sortir, d’exister par l’écriture et la musique. Été 2011, Carmen réalise un clip pour leur nouvel albm et un documentaire sur leur univers de rappeurs, Bloc 5 story. Le montage se fait Place des Habitants avec Carmen et les rappeurs. À leur côté, La Forge écrit et photographie.

  19. 19. Bloc 5 Story
    Le film est présenté au FIFA (festival International du Film d’Amiens) à la Maison de la culture d’Amiens et novembre 2011. CC&LF proposent d’ajouter à la projection une lecture de l’écrivain et un débat avec le sociologue de La Forge, et, une conclusion musicale avec les rappeurs. Proposition refusée. Nous pouvons cependant afficher le soir de la projection des photos prises par un rappeur avec son téléphone portable, photos que La Forge a traitées et tirées.
    Le Film provoque des réactions fortes, certaines très négatives de la part d’institutions, voire d’associations. Peu d’arguments explicites. Un reproche court : le film donne la parole à des jeunes peu recommandables, les met en valeur. Aucune nouvelle projection publique, aucun débat ne peut avoir lieu. L’album de Bloc 5 sort 6 mois plus tard.

  20. 20. Ma Parole
    Cardan. Manifestation culturelle. « Écriture de textes de théâtre populaire » avec des personnes qui ne fréquentent pas les lieux culturels. La Forge se lance avec des habitant·e·s de Fafet. Mais ces dernier·e·s étant trop peu nombreux, l’atelier est déplacé au centre-ville pour faire participer des titulaires du RSA d’autres quartiers. Novembre 2011.
  21. 21. Mots cousus
    La Forge. Mots choisis par des habitantes, rassemblées en une fenêtre (bas-relief textile), puis un manteau à habiter.

  22. 22. Lecture
    Octobre 2011, Cardan lit aux habitantes « L’expulsion » de Murielle Szac, un roman de Littérature-Jeunesse. Une discussion en découle. Surgit la volonté des habitantes présentes d’écrire au Préfet pour dire la situation déplorable dans laquelle elles vivent au sein de leur quartier.

  23. 23. Revendications
    Ainsi va naître la Lettre aux Autorités. Les Habitantes écrivent (elles-mêmes), elles demandent à rencontrer le Préfet, le Maire, le Directeur de la Police Nationale, le Recteur d’Académie, le Directeur de l’Opac, pour trouver des solutions à leurs difficultés toujours croissantes. Cinq habitantes osent signer la lettre, finalement postée en décembre 2011.

  24. 24. La peur
    « Cette lettre peut nuire aux associations ». Avant son envoi, elle va générer pendant quelques semaines de vives discussions entre Cardan, Carmen et La Forge, de fortes hésitations. Est-ce le bon moment pour écrire au préfet, (alors que les subventions européennes transitent par la préfecture). « Cette idée de lettre ne mérite-t-elle d’être approfondie, avant d’être réalisée ? ».

  25. 25. Rencontres
    Dans l’attende de réponses à la Lettre aux Autorités, habitantes et associations de La Place des Habitants, invitent les organisations, institutions et associations intervenant sur le quartier à venir débattre des problèmes énoncés. De janvier à Juin 2012, Antenne Santé plus, l’Amicale des locataires du quartier d’Étouvie, Espace Travail, le collège César Frank, Roue libre 80, l’APREDA (Association Prévention Délinquance Adolescente), l’OPAC (HLM), le Bureau de Police Nationale du Pigeonnier, l’APREMIS (aide au logement), Action-Vérité (lutte contre les discriminations), le cabinet Deffontaines (Thérapie sociale), l’APAP (Accompagnement individuel), le Safran (Centre culturel d’Amiens-Nord) sont reçues. En fin de parcours, les rencontres avec Cardan et Carmen ne pourront avoir lieu du fait de leur décision de ne plus travailler avec La Forge.

  26. 26. Les hommes
    Les hommes vivant dans le quartier ne viennent pas aux réunions de la Place des habitants. Au moment de clore ces rencontres, La Forge en programme une dernière où sera posée la question de la place des hommes. Seule réunion annulée faute de participante. Quelques jours après, reprise du chantier de la démolition de Brossolette, fermé après des menaces aux salariés des entreprises par de jeunes hommes encagoulés. Second arrêt : ils mettent le feu à l’engin de démolition après en avoir expulsé de force son chauffeur. Explication d’habitants : la démolition passée du « bâtiment bleu » a été mal vécue.

  27. 27. Émeutes
    Altercations avec les CRS devant la tente de deuil mise en place après à la mort accidentelle d’un jeune motard. Nuit de violences, du 14 au15 août 2012. Une « marche blanche », a lieu, qui sera qualifiée d’émeute. Télévision, radio, journaux se pressent dans les heures qui suivent.

  28. 28. La peur
    Face aux nombreuses sollicitations de la presse, une question se pose entre associés de La Place des Habitants (CC&LF) : faut-il répondre aux questions de la presse ? Les membres de La Forge répondent, entre autres, à Rue 89, au Mouv’ qui installe son émission hebdomadaire « La République du mouv' » une fois par mois (jusqu’à disparition de l’émission), dans un café du Colvert, centre commercial le plus proche de Fafet-Brossolette.

  29. 29. « Invitation »
    Fin septembre, début octobre 2012 : Invitation d’Artistes et d’Habitantes. Exposition et débats à partir des restitutions produites avec ou à partir des habitantes. (installation ultérieure dans Nuit Blanche d’Amiens).
    Le premier WE, revendication des habitantes pour l’écriture d’un Cahier de doléances.
    Le deuxième WE, trois débats :
    Le logement. « L’urbain, c’est avant tout l’humain » avec une directrice de recherche au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), avec l’ adjointe au Maire d’Amiens pour le logement, Présidente de l’OPH et avec l’adjoint au Maire pour la démocratie.
    Les jeunes, leurs rapports avec les adultes et la Police. Avec un chercheur en sciences sociales de l’Institut du Développement Social (IDS) de Haute Normandie, spécialiste de la « jeunesse turbulente » et avec les adjoints au Maire d’Amiens chargés de la jeunesse et de la sécurité.
    L’éducation, les relations entre l’école et les familles. Avec un éducateur spécialisé, ancien instituteur, directeur de l’association Intermèdes-Robinson dans l’Essonne (91) et avec l’adjointe au Maire d’Amiens chargée de l’éducation.
  1. 30. Brouilles
    Après les émeutes de l’été, après les affrontements entre Police et jeunes, le quartier est devenu un enjeu politique de taille, surveillé de près par le ministère de l’Intérieur, qui l’a désigné « Zone de Sécurité Prioritaire » (ZSP). Pour les habitants, jeunes, femmes, mères de famille comme pour les intervenants, agents et acteurs du quartier, les émeutes ont provoqué de nouveaux conflits et cassé des relations de voisinage.

  2. 31. Fermeture
    Après « Invitations d’Artistes » et d’Habitantes, Cardan ferme sa porte à La Forge pour un « désaccord de fond ». Pour Cardan, ce n’est pas à La Forge d’écrire comme elle le fait, mais aux habitantes. Ce qu’il faut, c’est leur donner les outils pour qu’ils le fassent eux-mêmes. La Forge ne pense pas se substituer aux habitantes, de quelque façon que ce soit. Les habitantes ne l’ont-elles pas écrite elles-mêmes, cette Lettre aux Autorités ? Que signifie ici « donner les outils » ?

  3. 32. Des citoyennes
    La Forge est venue dans ce quartier pour être avec les habitant·e·s et créer à partir des échanges. La rupture avec Cardan et Carmen s’explique essentiellement par nos désaccords quant à La Lettre aux Autorités, nos positions divergentes face aux journalistes après les violences de l’été et parce que La Forge considère fondamentalement que les habitantes sont d’abord des citoyennes et non des personnes ayant besoin d’accompagnement social.

  4. 33. Revendications
    Le Cahier de doléances écrit avec des habitants, toujours suite à La Lettre aux Autorités, est adressé aux mêmes destinataires avec une demande d’entretien, afin de présenter les revendications collectées, puis de rapporter à la population le fruit de ces entretiens. Avec l’espoir que ces échanges conduisent à des avancées concrètes.

  5. 34. Des réponses
    Janvier 2013, la Police Nationale répond, puis la Préfecture. La Commissaire responsable de la sûreté départementale puis la Sous-préfète chargée de la politique de la ville, reçoivent La Forge et une habitante.
    Juin 2013, nous obtenons un rendez-vous avec un collaborateur du Maire, et un autre à la préfecture, avec la responsable de la coordination de la Délégation Académique à l’Action Culturelle. Sans habitante dans les deux cas. Nous n’avons pas obtenu de réponse du Directeur de l’OPAC.

  6. 35. Les scolarisés
    N’ayant pas pu travailler avec les jeunes habitants dans le quartier, qui ont souvent décroché de leur établissement scolaire et sont en affrontement régulier avec la Police, La Forge rencontre des enfants et des jeunes, avec leur enseignant, à l’école primaire Voltaire, classe CLIS, (dessin et écriture sur le « Parcours du lit de la maison à la table de l’école ») ; au Lycée Montaigne, classe de carrosserie (réalisation des Fantômes des Animaux de Székely) ; au Lycée Delambre, seconde en enseignement d’exploration « Littérature et société ». La Forge rencontre également l’enseignant responsable de l’école maternelle de Fafet.

  7. 36. Déplacement
    De plus en plus d’habitants sont déménagés par l’OPAC. La Place des Habitants a quitté le local de Cardan. De La Lettre aux Autorités, de la recherche de solutions, une idée a émergé : se déplacer vers une expérience de réhabilitation, pour essayer de penser autrement la rôle des habitants dans la transformation du quartier. Faire un voyage d’une journée, ensemble, vers un autre lieu, rencontrer des habitants ayant participé activement à l’amélioration de leur logement, de la vie dans leur cité ; observer des expériences porteuses d’idées nouvelles afin d’améliorer la vie ici. La mairie est sollicitée pour ce déplacement.

  8. 37. « Construire Ensemble »
    Déplacement à Boulogne sur Mer, un autre bord de ville, rue Delacroix des habitants, avec l’architecte du cabinet Construire ensemble, leur voisine depuis le début du projet, ont travaillé ensemble à à la réhabilitation de leur logement. Déplacement annulé. Une seule habitante de Fafet-Brossolette peut et veut venir, et nous n’avons pas de réponse municipale. En guise de conclusion de cette tentative infructueuse, on peut citer Rosa Luxemburg : « Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes ». La Forge se déplace à Boulogne sur Mer et rencontre l’architecte.

  9. 38. Recherche-action
    Dès avril 2011, pour sortir des tensions entre agents, acteurs, auteurs et bien se centrer sur les habitant·e·s, la Forge propose de mettre en mouvement une recherche-action, pour essayer de sortir des codes habituels, inventer de nouvelles formes de travail, trouver une collaboration productive entre La Place des habitants et Transformer ensemble le quartier.

  10. 39. Doutes
    En mai 2011, La Forge fait part à Cardan et Carmen de ses incertitudes. Comment trouver les subventions publiques nécessaires pour pouvoir travailler ? Comment avoir une véritable participation d’habitantes ? Quelques pratiques doit-on mettre en œuvre pour être à la hauteur de cette situation « sensible » ? Travailler ensemble sur ces questions, sans attendre.

  11. 40. Prise de la parole
    Juillet 2011, Cardan, Carmen et La Forge veulent créer un groupe de recherche à Fafet, avec un « chercheur-acteur » et un philosophe ; un atelier de prise de parole, un espace collectif-collaboratif sur la base de rencontres mensuelles, à partir de nos questionnements à Fafet et d’expériences antérieures. 

  12. 41. Première réunion
    Novembre 2011, La Forge propose de commencer cette démarche par l’analyse de l’expérience de la Lettre aux Autorités alors qu’elle n’a pas encore été envoyée. Qu’est-ce qu’une parole légitime ? Qui est l’auteur ? Qui est l’acteur ? Qui est l’agent ? Quel principe pour un laboratoire social ? Légitimité et autorité ? Le terme «accompagnement», est-il révélateur de la réponse choisie ? Cette première réunion est aussi la dernière.

  13. 42. Une étude
    Pour ne pas rester sur cet échec, La Forge demande au chercheur-acteur de réaliser une étude. « Les qualités possibles d’un espace de travail interdisciplinaire « Agents, Acteurs, Auteurs sur un territoire » », est le titre du rapport réalisé à partir d’entretiens.

  14. 43. Atelier public
    À partir de cette étude, Cardan, Carmen et La Forge tiennent une réunion de travail interne pour déboucher sur un atelier public. De là naît le livret « Pour une apiculture politique, accompagnement d’un surgissement » qui doit alimenter une réflexion ouverte à d’autres, sur les conditions d’intervention des agents, acteurs et auteurs en quartier populaire. Nos associés nous accusent de « réécriture » dans le livret édité, refusent de participer et ensuite, de justifier cette accusation grave. Le chercheur-acteur se retire et La Forge abandonne. Ce débat est fermé avant ouverture.

  15. 44. Les Autorités
    La Forge demande le soutien financier des collectivités publiques. Ce que nous proposons n’est pas attendu. Les autorités éprouvent des difficultés à financer un projet dont La Forge elle-même ne peut ni ne veut définir a priori ce que le résultat sera, ce qu’il produira. Ne surévaluant jamais ses budgets prévisionnels, La Forge réduit son action quand l’argent obtenu est inférieur à la somme demandée.

  16. 45. Soutiens ou non
    Le Conseil Régional de Picardie attribue une subvention au tiers de la demande. La Drac verse la somme demandée. Le Conseil général de la Somme aide au fonctionnement. La Ville d’Amiens (Culture et Démocratie) nous subventionne « en soutien de la Politique de la ville » (Amiens-M, CG, Etat), qui refuse toute demande de La Forge, malgré l’enveloppe supplémentaire reçue après les émeutes de l’été 2012, pour financer le travail des associations, enveloppe accordée par le Ministre délégué à la ville.

  17. 46. Publier
    Pour achever cette démarche, pour la rendre publique, la divulguer, la diffuser, La Forge publie le livre de cette aventure, aux éditions Dumerchez : Hors la république ?. Pour l’ensemble du collectif de La Forge, compte tenu de leurs vécus, ce titre, Hors la République, s’impose à l’ensemble du collectif. Le désaccord est dans la ponctuation du titre, le point d’interrogation, qui finit par recueillir une majorité.

  18. 47. Exposer
    Pour achever cette démarche à Fafet-Brossolette, et placer ce bord de ville au cœur de ville, La Forge sollicite Université de Picardie et son un lieu d’exposition au Pôle Cathédrale, à Amiens. Pour construire cette manifestation, La Forge tente (en vain) de créer un atelier permanent dans le centre culturel d’Amiens-Nord. Par contre, avec les habitantes, des enseignants, du primaire, du secondaire et du supérieur, des chercheurs d’UFR (unité de formation et de recherche) en art et en sociologie, mais aussi le service culturel de l’UPJV (Université de Picardie Jules Verne) participent pour enrichir cette démarche. Exposition du 11 au 24 octobre 2013.

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  19. 48. Rénovation urbaine (2)
    Les 120 logements de Fafet sont vidés, inoccupés, puis démolis en 2016. Plus tard, remplacés par une quinzaine de logements. Le 12 juin 2024, « Amiens se transforme » invite à une réunion publique pour achever la transformation du secteur quartier Fafet, pour présenter les projets de la construction de 16 maisons individuelles et de l’aménagement et verdissement des espaces publics.

Actions réalisées

Auteur.e.s
La Forge