Démarche :
HABITER un bord de monde,
La vie continue
[- Avec Sandrine Mansour, historienne, La Forge ouvrent le chantier de La Place des Réfugiés Palestiniens, un questionnement sur la place que leur fait le Droit international et la place qu’ils ont, en faits, depuis 1948. Le premier pas de cette démarche est « La vie continue », création graphique de Nous Travaillons Ensemble-Valérie Debure – 2016 -]
La place des réfugiés palestiniens
Réfugié, exilé, expulsé, absent, absent-présent, occupé, colonisé : tous ces termes recouvrent la réalité du peuple palestinien. Né d’une injustice majeure, le statut de réfugié palestinien est celui de plus de la moitié de la population palestinienne.
Premier dossier porté à l’Assemblée Générale extraordinaire de février 1947, la Palestine a été l’objet du vote d’un nombre énorme de résolutions pour rappeler les droits de la Palestine et du peuple palestinien. Malgré la réaffirmation constante de ces droits et en particulier de la résolution 194 votée au lendemain du vote de la déclaration des droits de l’homme en décembre 1948, aucune de ces résolutions n’a été appliquée par Israël. Au contraire, les Palestiniens voient leur territoire se réduire par l’emprise de la colonisation, leur droit de circuler et de vivre en sécurité bafoués quotidiennement.
Que ce soit dans les camps de réfugiés présents dans plusieurs pays arabes et
en Palestine même, ou pour les habitants de la Cisjordanie et de Gaza, mais aussi pour les Palestiniens d’Israël, les Palestiniens doivent lutter au quotidien pour faire entendre leurs droits. La situation dramatique qu’ils vivent doit nous rappeler la responsabilité des grandes puissances et il est urgent de redonner la place aux réfugiés palestiniens pour obliger les instances telles que l’ONU à faire appliquer le droit international par Israël.
Être Palestinien c’est vivre un ensemble de traditions, d’histoires, de cultures
et partager des quotidiens de vies ici et ailleurs. La littérature, le cinéma, le théâtre des Palestiniens témoignent régulièrement de cette richesse de vie qui ne demande qu’à s’exprimer. Des portraits de ces femmes et ces hommes, de ces jeunes et ces vieux font régulièrement des zooms sur cette histoire qui nous touche. Agissons pour que les Palestiniens ne soient plus des réfugiés mais des citoyens à part entière et protégés dans leur pays : la Palestine.
Sandrine Mansour
Historienne au Centre de recherche en histoire internationale
et atlantique (CRHIA), Université de Nantes
Auteure de L’histoire occultée des Palestiniens, 1947-1953 (ed. Privat-2013)