Démarche :
HABITER, habiter la nature,
Une Hétérotopie -1
[ Première Rencontre des Alouettes, avec Marion Bacrot, panicultrice à Val de Maisons. Écrit de Chrsitophe Baticle. À La Forge, le 29 août 2020 ]
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« La terre n’est plus le fondement nécessaire de toute exploitation agricole. En effet, l’évolution économique donne de moins en moins de valeur à la terre, qui devient un moyen de production relativement moins important que l’équipement mécanique et la compétence de l’agriculteur. Les agronomes disent volontiers qu’il n’y a plus de mauvaise terre mais seulement de mauvais agriculteurs qui ne savent pas en tirer parti. »
Henri Mendras, extrait de La fin des paysans, Paris, SÉDÉIS, 1967,
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Paysanne et boulangère dans la grande plaine picarde
Ce troisième texte du thème « Habiter la nature », qui s’insère lui-même dans le cycle « Habiter » ouvert par le Collectif La Forge depuis 2010, correspond à la seconde rencontre organisée au siège de l’association, la forge physique donc, au sein de ce village du grand amiénois qui a conservé dans son toponyme la présence d’un bois. Pour ce deuxième rendez-vous à Molliens-au-Bois, une quinzaine de personnes, espacées et masquées (Covid oblige), ont écouté Marion, à la frontière de la trentaine et de la quarantaine, leur raconter l’histoire de sa reconversion professionnelle comme « paysanne-boulangère ». L’occasion nous était donc donnée d’entendre la chronique d’une véritable hétérotopie, à savoir, si l’on suit le philosophe Michel Foucault, une utopie réalisée[1]. Au travers de ce récit, nous allons viser à montrer comment se trouve reconstruit verbalement un projet professionnel qui, au fond, est un projet de vie bâti à partir d’une donnée familiale centrale : l’inscription filiale dans l’agriculture.
Une ambiance : le dos, la grange et le fusil
Pour commencer, on peut décrire l’ambiance qui se met progressivement en place avec nos intervenant.e.s, car ce cadre, n’en doutons pas, influe sur ce que nous cherchons à produire. L’idée initiale qui préside à la méthode des forgerons, c’est ici (et ce fut le cas régulièrement dans l’histoire de l’association), le café-parlé : un espace ouvert à la discussion, sans problématique imposée, ni diaporama projeté qui cadrerait les échanges. Si le thème est posé, notamment l’agriculture en ce qui concerne ce terrain, aucune obligation n’est instaurée et c’est là une règle impérative. L’essentiel réside dans ce principe : nous n’avons pas la science infuse et chacun.e doit se sentir libre de proposer ce qu’il souhaite. Par ce biais, nous nous ouvrons la possibilité d’entendre de l’inattendu sur la manière d’appréhender le thème et ses ramifications.
Et cet inattendu ne va pas tarder à intervenir, alors que le public arrive progressivement en ce samedi fin d’après-midi. Certain.e.s participant.e.s sont déjà venu.e.s lors de la rencontre initiale, d’autres ont franchi la porte de la forge pour la première fois ce jour. À ma droite s’installe un agriculteur voisin et son jeune fils. Très visiblement il souffre du dos. L’explication arrive rapidement : il a trop porté cette semaine et il aura les pires difficultés à se relever après plus de deux heures trente de débat. Dans les représentations communes, l’exploitation de la terre est l’un des secteurs de l’économie qui a connu, depuis la première révolution agricole (entre la fin du XVIIIe et la première moitié du XIXe siècle), la plus grande des mécanisations et l’on pourrait s’attendre de ce fait à une diminution de la pénibilité. Il n’en est rien et les efforts mis à se maintenir assis sur une chaise le prouvent aisément. L’agriculture est certes au centre d’une technicisation impressionnante et le tracteur contemporain est monté sur une hydraulique le rendant beaucoup plus confortable à son conducteur, mais ce n’est que la partie émergée d’un iceberg beaucoup plus profond. Les efforts qui cassent le dos se sont reportés sur d’autres aspects du travail. Généralement seul, l’exploitant agricole de notre époque est confronté avec une charge grandissante et son organisme en pâtit fortement.
C’est d’autant plus ennuyeux que l’un des grands évènements subsistant dans la vie des petits villages de la Somme va prochainement intervenir : le 20 septembre ce sera effectivement l’ouverture de la chasse en plaine et l’homme au dos cassé n’est autre que l’accompagnant de Jean-Pierre, ancien maire de la commune et porteur de fusil. Cette assertion peut paraître extrêmement surprenante pour un lecteur peu connaisseur des espaces dits « ruraux » et de ses modes de sociabilité. On pensera, comme nous y invitent la plupart des couvertures médiatiques, qu’il s’agirait là d’un épiphénomène d’un autre âge, un anachronisme persistant que la « modernité avancée » aura rapidement mis dans les étagères des musées ethnographiques.
Il y a en effet une controverse quant à la période que nous vivons. En quelques mots, qu’est-ce que la modernité ? Le philosophe Thierry Ménissier, de l’Université de Grenoble[2], définit cette notion comme un projet de civilisation qui s’ouvre dans le courant du XVIe siècle en Europe[3]. On peut retenir ici que cette modernité est très intimement liée à l’idée de « progrès », à la fois technique et humaniste. Le débat contradictoire porte donc sur le fait de savoir si nous assistons aujourd’hui à une remise en question radicale de la modernité ou s’il s’agirait d’une nouvelle étape de cette histoire[4]. Faisons plus simple : l’idée de « progrès » est-elle morte avec Hiroshima et Nagasaki, les deux bombes atomiques lancées sur le Japon en août 1945, détruisant la croyance dans un progrès au service de l’humanité ? Plus encore, l’incroyable avancée technologique que nous avons vécue depuis l’esprit des Lumières et la conviction que la raison dominerait le monde s’est-elle effondrée avec ses conséquences sur l’environnement. C’était, en somme, la question posée en conclusion du précédent texte : « Qu’est-ce qu’un progrès ? »[5] À l’opposé de cette vision du temps passé, d’autres chercheurs estiment au contraire que la période actuelle témoignerait d’une accélération de la modernité, vers davantage de complexité, mais également un recours de plus en plus à l’interconnexion entre êtres humains, pris dans leur individualité, et techno-sciences. Cette discussion se révèle complexe et nous n’entrerons pas ici dans ses ramifications, mais pour le dire rapidement soit la chasse disparaîtrait sous les coups de sa remise en question et les effets d’une baisse de son attractivité, soit au contraire elle se renouvèlerait en devenant une des manières d’envisager la relation au vivant non-humain, sa gestion.
Quoi qu’il en sera, la pratique cynégétique n’est pas un sujet à prendre à la légère, c’est une « affaire importante »[6] pour ses acteurs et les espaces où cette activité reste prégnante. Aussi importante que les lieux et, en plein contexte de Covid 19, Jean-Pierre nous informe qu’il a une piste pour nos rencontres : une grange. En matière de distanciation physique, nous serions à l’aise et Jean-Pierre précise que l’on pourrait alors s’asseoir sur des ballots de paille : « On serait dans l’ambiance »… Ambiance, on ne saurait mieux dire.
Un lieu : dans la grande plaine céréalière de Picardie… une maison ronde
Et la plaine ne manque pas dans le secteur : nous sommes sur la partie septentrionale du dit « Plateau picard », à une dizaine de kilomètres de la lisière d’Amiens, cette ancienne capitale régionale qui a pour caractéristique d’être une ville moyenne au milieu de la vallée de la Somme. Autre particularité, Amiens n’a quasiment pas de périphérie comme la plupart des cités de nos jours. La ville compte quelques 130 000 habitants et son agglomération environ 160 000. Conséquence : la « banlieue » se situe souvent dans l’enceinte de la commune. Le passage de l’urbanisation à la campagne y est ainsi abrupt, surtout dans la direction du nord-est où les derniers quartiers sont les plus paupérisés. Ce sont ces quartiers sur lesquels La Forge avait construit sa deuxième étape de l’Habiter[7].
Le contraste avec Molliens est ainsi passablement dépaysant. Si les premiers villages autour d’Amiens portent les signes de l’urbanisation toute proche, en revanche la commune où est installée la forge conserve un caractère rural. Difficile de dire, à ce stade de nos investigations, si on s’y dit « bonjour » dans la rue, mais les portes d’anciennes fermes ne sont pas encore marquées par la gentrification. Certes, on commence à y repérer, en la matière, des couleurs pastelles qui ne trompent pas. Gilles Laferté fait en effet remarquer que la mise en peinture des volets, y compris chez les agriculteurs, en dit long sur leur positionnement par rapport aux tendances du moment, en faisant un grand révélateur de l’adhésion à une culture urbaine « bobo » pour le dire en un mot[8]. On remarque d’autres indices : des pavillons bien entendu, mais ce phénomène est maintenant ancien. Toutefois, ceux-ci sont d’un style qui fait bien sentir qu’on n’y a pas affaire, pour les plus récents, à ces habitations des ouvriers qui, dans les années 1970-80, étaient en phase d’ascension sociale et pour lesquels ce pavillon était l’aboutissement d’une promotion sociale, même relative. Et enfin, même si la liste est loin d’être exhaustive, Molliens compte désormais une maison fabriquée en bois. Non pas un chalet tyrolien, ou une « cabane » dans le genre des maisons de chasse au bois, mais ces habitations récentes et circulaires qui s’inscrivent dans l’écologie montante.
Une maison sociologiquement typée : exprimer son insertion dans la nature
Source : https://www.maison-de-cedre.fr/maison/modele-ronde/
De la sorte, Molliens porte quelques démonstrations ostentatoires du changement. Ce ne sont pas là les seules, mais à l’évidence cohabitent ici des mondes sociaux qui, auparavant, ne voisinaient pas. De là à dire qu’on s’y côtoie désormais, il y a un pas qu’on doit franchir avec prudence.
Pour vérifier cette hypothèse, peut-être d’ailleurs qu’un premier pas serait d’aller du côté des lieux où l’on entre par nécessité, pour s’approvisionner en produits de première nécessité par exemple. Et quel produit, plus que le pain, est synonyme de nécessité ? Mais justement, on le sait et les études le confirment sans cesse, les Françai.e.s mangent de moins en moins de cet aliment qui symbolise à la fois l’Occident et tout à la fois « une certaine idée de la France », pour paraphraser De Gaulle puisque, semble-t-il, tout le monde est devenu gaulliste au pays de Voltaire[9]. Et précisément, la dernière émission de la série « De Gaulle 2020 », sur France Inter, proposait un lien osé et incongru (ce que reconnaissait son présentateur lui-même, Thomas Legrand) : « Vers un écolo-gaullisme ? ».
« Ça peut paraître étonnant, voire un peu tiré par les cheveux, relier De Gaulle et l’écologie… »[10]
Le lien est ainsi tout trouvé pour enchaîner vers l’écologie au cœur du projet de Marion, notre invitée de ce samedi. Car une certaine vision de l’écologie, ici, est à l’œuvre pour comprendre son projet (fou ?), mais réussi. Fou, dans la mesure où nous nous situons bien ici sur un grenier à blé, mais très peu enclin à accueillir de la production biologique, avec de surcroit une valorisation qui va jusqu’à la panification, en passant par la production de la farine… rien que cela.
La région agricole picarde dans la France des marchés agronomiques
Source : https://higemc.blogspot.com/p/les-espaces-agricoles-francais-cartes.html
Hérésie au pays de la production intensive : produire son pain… bio
Il n’y a guère que les cartes agricoles où la Picardie apparaisse en aussi gros. Dans son ancien périmètre administratif, ne subsiste plus que le Pays-de-Bray pour se différencier des régions de « Grandes cultures ». Un lambeau de « Polyculture et élevage » dans un océan de plaines consacrées aux productions intensives. Ce n’est probablement pas par hasard si les cartographes ont ici retenu le jaune pour identifier cette catégorie, un jaune céréalier tant il est vrai que cette couleur marque ici les paysages. La polyculture-élevage y est désormais résiduelle et les surfaces agricoles dépassent très souvent les 100 hectares par exploitation. Avec une telle surface (soit un kilomètre carré), il n’est pas rare de trouver des exploitants ayant du mal à « joindre les deux bouts ». Nous sommes bel et bien dans notre thème, résumé par Marie-Claude Quignon avec cette expression : « Les changements dans l’agriculture ». Heureusement pour lui, Molliens-au-bois… a conservé son bois, ce qui n’est pas le cas de Villers-Bocage tout proche, où on cherche encore ledit bocage.
Venons-en à Marion et à son histoire atypique. Grande et affable, cette agricultrice ressemble assez peu aux stéréotypes de la seconde moitié du XXe siècle. Certains diront qu’elle est « moderne », d’autres que bien au contraire elle s’oppose au « modernisme ». Elle est un peu de tout cela à la fois, et à l’image de notre époque qui se questionne, mélange l’ancien et le nouveau pour créer le contemporain. En regardant ce qu’elle portait aux pieds j’ai revu les chaussures si courantes chez les néo-charbonniers du Vercors[11], pratiques et résistantes, faites pour la marche et la randonnée. Mais n’attendez pas de Marion qu’elle croise les jambes à la « garçonne ». Comme beaucoup des femmes de sa génération sorties des sentiers battus, elle échappe en grande partie aux représentations établies. Un nouveau style dans la galaxie des manières d’être soi.
Capture d’image du documentaire de Gérard Guérin, « Paysannes », 1979
https://www.lesmutins.org/paysannes
Voir l’extrait en se rendant sur https://agrigenre.hypotheses.org/846
L’originalité de Marion, c’est donc qu’elle tient, en compagnie de son « amoureux » comme elle l’appelle, la majeure partie de sa filière de production. Avec seulement 23 hectares, elle dit « s’en sortir ». Et encore, sur cette surface ridiculement petite, au regard des standards actuels, seule une partie relève de la SAU (Surface agricole utile, comme on l’appelle chez les professionnels). On y trouve des parties boisées, quelques prairies et pour le reste « du bief ». Qu’est-ce à dire que cela ? Il s’agit d’un terme picard qu’on pourrait traduire, en utilisant un autre terme de ce parler, par terre de brin… Le wiktionnaire est plus poli en parlant de « terre compacte et impropre à tout usage, se trouvant par couches sous l’humus de certaines contrées »[12]. Le problème pour l’agriculture, c’est lorsque ces couches affleurent à la surface. C’est pourtant sur ce sol « impropre » que pousse de la céréale panifiable.
À l’origine du projet d’installation il y eut un paradoxe : comment se faisait-il que dans ce monde on pouvait vivre dans 28 mètres carrés à Paris, ce qui était sa condition avant de regagner la Picardie de son enfance, alors qu’on n’aurait pas pu tirer un revenu de 270 000 mètres carrés de surface naturelle ? La question a de quoi interpeler et elle questionne jusqu’aux agriculteurs dits « conventionnels », lesquels ne cessent de répéter que désormais, si on n’a pas de bêtes, la course aux hectares s’impose. Et pourtant les prix de leurs productions continuent à baisser, obligeant à toujours plus produire, avec davantage de surface : manège sans fin.
En agriculture, on parle de « système ». On peut entendre par là l’ensemble des contraintes qui pèsent sur la production, de l’achat des semences à la vente auprès des coopératives. Mais c’est également la combinaison que trouve chaque exploitant pour répondre à ses attentes en fonction des dotations qui sont les siennes : surfaces, qualités des terres (quoique…), climat, réseau hydrique, quotas attribués etc. Tout agriculteur raisonne ainsi en fonction de ces éléments et de ce qu’il se sent capable de faire, la première grande question restant « avec ou sans bêtes ». La gestion animalière est non seulement prenante sur le plan temporel, mais surtout on ne s’improvise pas éleveur : cette dimension impose de se confronter à un vivant qu’il faut pouvoir supporter. Les animaux obligent à une présence journalière, voire davantage si on produit du lait, mais qui plus est un savoir-faire très spécifique qui en appelle à un savoir-être. Non pas que la terre ne soit pas vivante, mais on peut s’abstenir de la voir ainsi, en la considérant comme un simple support matériel. La « chosification » des bêtes est possible également, ce que démontre l’industrialisation de l’élevage. Toutefois, la terre n’a pas d’yeux dans lesquels se regarder[13].
Toutes ces questions, Marion se les ai posées, mettant au point un système propre, en couple et dans le cadre d’une vie de femme avec enfants. Nous verrons dans le second volet de ce texte comment cette réflexion était liée à des convictions concertées et à une trajectoire familiale, sociale, géographique. Mais pour conclure sur cette première partie, nous voudrions insister sur un point central. Ce que réalisent Marion et Grégoire peut se rapprocher de ce que rapportait le sociologue Henri Mendras, alors qu’il était encore un jeune chercheur. À cette époque, dans les années 1950, la France est en pleine reconstruction. Après la Seconde Guerre mondiale qui a ravagé l’Europe, l’impératif est de produire coûte que coûte. Pour ce faire, aucune limite de doit être imposée, surtout dans le domaine des produits alimentaires[14]. Or, justement, la conviction dans le « progrès » est à son apogée et le Plan Marshall, appelé officiellement « Plan de rétablissement européen », a permis d’introduire de nouveaux éléments du machinisme agricole. Arriverons ensuite les innovations biogénétiques, comme le maïs hybride américain. Celui-ci est vu comme révolutionnaire, parce qu’il permet de bien meilleurs rendements. Or, paradoxalement les paysans du Sud-ouest de la France étaient rétifs à cette alternative, lui préférant les semences connues et expérimentées de longue date. Esprit de routine réactif, voire réactionnaire que ce refus ? Envoyé dans le Béarn pour comprendre le blocage, Mendras montrera qu’il n’en était rien. Mais dans le cours des entretiens qu’il engagera avec ses interlocuteurs, un chef de famille lui répondra du tac au tac : « Mais Monsieur, qu’est-ce qu’un paysan qui ne produit pas son pain ? »[15]
Le contexte qui est le nôtre en 2020 s’avère très sensiblement différent, bien entendu. Non seulement le pain n’est donc plus l’aliment de base, mais de plus les agriculteurs sont devenus des hyper-spécialistes sur quelques semences uniquement. Pourtant, un point commun doit retenir notre attention : chez les paysans du Béarn rencontrés par le sociologue, comme aujourd’hui avec Marion, un même souci domine : ne pas dépendre d’un système et conserver une certaine autonomie.
Christophe Baticle
Travailleur intellectuel, surnuméraire ès Sciences sociales
Faisant fonction d’enseignant-chercheur en sociologie, anthropologie, sciences de l’éducation et sciences sanitaires et sociales
Laboratoire Habiter le Monde
Université de Picardie Jules Verne, Amiens
Université catholique de Lille
[1] Cf. Michel Foucault : « Des espaces autres », conférence donnée le 14 mars 1967 au Cercle d’études architecturales, publiée dans Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994, tome 4, pages 752 à 762.
[2] Grenoble 2, dite Mendès France sur son blog, mais désormais les deux établissements grenoblois ont été réunis au sein de l’Université Grenoble-Alpes.
[3] Voir son texte synthétique : « Qu’est-ce que la modernité ? », mis en ligne le 23 septembre 2009,
http://www.tumultieordini.com/article-36412289.html
[4] La note de lecture de Vincent Citot, à propos de l’ouvrage d’Yves Bonny : Sociologie du temps présent. Modernité avancée ou postmodernité ? (Paris, Armand Colin, 2004, collection U, série Sociologie) pourra utilement compléter ces questionnements. https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2005-2-page-153.htm#. Ou encore l’article de Michel Vakaloulis : « Modernité avancée et modernisation « post »-moderne : Notes théoriques d’une recherche », in L’Homme et la société, n°113, 1994, pages 5 à 18 https://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1994_num_113_3_2748
[5] Cf. https://www.laforge.org/faire-commun-aujourdhui/
[6] Pour reprendre ici le titre d’une partie de notre thèse de socio-anthropologie sur le sujet. Les pratiques de chasse comme affirmations politiques du principe d’autochtonie : dimensions territoriales des luttes cynégétiques, thèse de doctorat en socio-anthropologie, sous la direction de Jean Copans et de Bernard Kalaora, Université de Picardie Jules Verne, Amiens, décembre 2007.
http://www.theses.fr/2007AMIE0023
[7] Cf. Hors la République ? Une zone sensible : Amiens Nord, Liancourt, éditions Dumerchez, 2013, collection « Habiter ? ».
[8] Cf. Yvan Bruneau, Gilles Laferté, Julian Mischi et Nicolas Renahy (dir.) : Mondes ruraux et classes sociales, Paris, éditions EHESS, collection « En temps et lieux ». Voir également Gilles Laferté : L’embourgeoisement : une enquête chez les céréaliers, Paris, Raisons d’agir, 2018, https://journals.openedition.org/sdt/30642. Gilles Laferté est venu présenter son travail à Amiens, le 8 février 2019, dans le cadre des séminaires du CURAPP (Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique).
[9] Voir à ce propos la série estivale de France Inter (la radio des bobos… aussi – cf. Le monde diplomatique : « France Inter, écoutez leurs préférences. Priorité aux auditeurs aisés et cultivés », n°797, août 2020, pages 1, 22 et 23), animée par Thomas Legrand : « De Gaulle 2020 ».
[10] https://www.franceinter.fr/emissions/de-gaulle-2020/de-gaulle-2020-28-juin-2020
[11] Cf. Christophe Baticle et Philippe Hanus : « Les nuits contestataires des néo-charbonniers du Vercors : un chronotope forestier au service d’une hétérotopie », in Revue de géographie alpine, n°106-1 : « Nuits et montagnes », avril 2018, https://journals.openedition.org/rga/3958
[12] Voir https://fr.wiktionary.org/wiki/bief
[13] Marion et son compagnon auraient souhaité des animaux. Mais cette volonté n’a pas (encore) trouvé son moyen de réalisation.
[14] Rappelons que les derniers tickets de rationnement, sur certains biens de consommation, perdureront jusqu’en 1959.
[15] Les sociétés paysannes. Eléments pour une théorie de la paysannerie, Paris, Armand Colin, 1976.