Démarche :
HABITER, habiter la nature,
Un vendredi à l’Hortillon de lune (2)
exploitation maraîchère bio de Jean Louis Christen
[- À Rivery, écrit de Denis Lachaud, le 9 décembre 2022 -]
Je rejoins Jean-Louis à Bertangles, devant chez lui, nous montons dans sa camionnette à 5h30 et roulons en direction de son terrain, dans les hortillonnages d’Amiens, sur la commune de Rivery. Nous passons le portail de l’exploitation avant 6h.
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Je me réveille tôt alors je me lève. Je n’aime pas rester couché. Je viens ici.
Il y a 11 km entre la maison et le terrain. On ne vit pas sur place.
Il y a des avantages et des inconvénients. C’était compliqué quand notre fille était petite, je ne la voyais pas tous les jours, je partais alors qu’elle dormait encore, je rentrais alors qu’elle dormait déjà. Par contre, au moment de céder, ça facilitera les choses.
La retraite fait son chemin. J’ai 65 ans. Je dois aller jusqu’à 67, je n’ai pas assez cotisé pour partir plus tôt.
En arrivant, je donne un morceau de pain à l’âne, avant qu’il se manifeste si possible.
Puis je prépare le café pour l’équipe et je vais me plonger dans la paperasse.
Il y en a de plus en plus. Tout est informatisé désormais. Comme les sites ne sont pas tous bien conçus, on passe des heures à s’y retrouver.
Mon bureau (un algeco), je l’ai troqué contre des légumes.
J’ai tenté d’avoir un outil informatique pour les cultures. Ça a progressé avec le temps, mais c’est très complexe à construire. Comme il faut déplacer les cultures d’une année sur l’autre pour empêcher les maladies de prospérer, comme les temps de maturation sont différents selon les cultures, il fallait tenter d’obtenir un outil permettant de savoir où on en est avec différentes entrées : par culture, par date, par parcelle… Il y a énormément de données dont il faut tenir compte.
Par exemple, les radis prennent deux mois et demi l’hiver, mais 5 semaines en été, quand la photosynthèse est plus intense. Je les programme dans mes tableaux en fonction des temps de maturation.
Deux groupes d’étudiants ont travaillé dessus à l’université. Un groupe a plus avancé que l’autre, mais ils ne sont pas parvenus à finaliser un résultat concluant. On m’a conseillé d’aller voir du côté de l’enseignement, des outils qui permettent de composer les emplois du temps et la répartition des salles de cours.
Aujourd’hui je dispose d’un outil correct. Il faut quand-même faire des corrections.
Je continue à me former. Cette année je suis une formation en biodynamie, sur la fertilisation des sols. On a travaillé sur la plante, sur le sol, on n’a pas encore parlé de fertilité. Le formateur nous amène à voir comment tout est imbriqué dans le même processus.
On parle d’organisme agricole, au même titre qu’on peut parler d’organisme humain.
Il faut que tout fonctionne en même temps, il faut alimenter son sol, il faut tenir compte des liens entre les cultures, des liens entre l’agriculteur et ses cultures, les phénomènes physiques et chimiques, de la psychologie…
On travaille sur l’équilibre entre la silice et le calcaire (qui retient l’eau). On observe la forme des plantes, celles qui s’étalent horizontalement, prennent de la place, ou à l’opposé, les plus fines qui montent, on réfléchit aux raisons pour lesquelles elles prennent telle ou telle forme…
La dernière fois on a parlé des roches, des périodes de concentration, des périodes d’expansion.
Tout bouge sur notre planète. À l’époque carbonique, le Pas de Calais se trouvait au niveau de l’équateur. Actuellement, on est dans une période de concentration côté pacifique, il y a de la compression, ça crée des roches dures. Côté atlantique c’est l’inverse, il y a de l’expansion, ça va produire des volcans, des roches moins denses, du basalte, des calcaires, une verticalité.
Ça évoque ce qu’on peut observer de l’organisme humain. En partant du sol, on rencontre d’abord le corps le plus « matériel », la digestion, puis quand on s’élève vers la tête il y a d’abord la bouche, par laquelle entre la nourriture, ensuite le nez et les oreilles sur la même ligne, l’air et les odeurs, les ondes qui permettent d’entendre, plus haut les yeux, la vue, un phénomène totalement immatériel, et enfin la pensée…
C’est presque magique des journées de formation comme ça.
C’est un peu comme dans la vie, tu accumules des connaissances que tu glanes à droite à gauche et tout à coup ça se connecte, ça prend du sens, tout devient cohérent.
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Sur le terrain, on a une serre multi-chapelles de 2000 m2. Dehors on a 2 hectares et demi de surface. Il y a environ 1 hectare et demi de cultivé. Le reste, ce sont les chemins, les fossés…
Dans la serre, on plante par demi-chapelles, ça fait 80 m2. L’accès aux cultures se fait par le milieu de la serre. On gagne du temps et de l’effort. Pour rentrer les chariots pleins, la porte de la chambre froide est juste en face du chemin.
L’arrosage se fait au goutte à goutte, il se déclenche automatiquement. En ce moment tout pousse au ras du sol, mais l’été, ça peut monter jusqu’en haut des chapelles.
On se connaît bien avec les autres maraîchers de la région. Je me suis installé en 85. Au début j’étais le seul maraîcher bio en Picardie donc je les connais tous, je les ai eus en stage. Ils n’avaient pas le choix.
Au cours des années 2000 j’ai commencé à voir arriver des gens qui avaient décidé de se reconvertir. J’ai eu en stage un docteur en chimie qui travaillait au CNRS et qui avait tout plaqué après dix ans. Il a travaillé ici pendant six ou sept ans, au SMIC, il n’était même pas à plein temps, il se gardait une journée par semaine pour donner un coup de main à Emmaüs. Une texane, aussi, qui faisait des études d’histoire de l’art. Maintenant elle est installée en Bretagne, près de Rennes.
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À 8h, l’équipe arrive. Arnaud, Cathy, Sylvain, Laurent et Angélique.
On prend un café. C’est le moment d’échange avant que chacun parte faire ce qu’il a à faire.
Chacun est assez autonome.
Au départ ici, ça s’appelait Choucroute picarde. Mais c’était réducteur. On s’est mis à chercher un nom. C’est une amie d’Angers qui a proposé L’Hortillon dans la lune. Finalement c’est devenu l’Hortillon de lune, c’est quand-même un peu moins fantaisiste.
– Jean-Louis travaille avec la lune, les cycles. Et aussi, il a souvent la tête dans la lune. Il le dit lui-même…
Aujourd’hui le thermomètre indique -2°C. On travaille dans la chambre froide, elle est à 5°, il fait moins froid que dehors.
– C’est rare qu’on commence à travailler dans la chambre froide en décembre. D’habitude c’est plutôt en janvier-février.
– Entre dans la chambre froide Laurent, tu vas pas rester tout seul dehors avec tes choux.
– Viens nous aider à faire les poireaux, il y a assez de choux.
Préparation des poireaux : le haut des feuilles et les racines sont coupés. La première couche de feuilles, couverte de terre, est épluchée.
– Ils sont beaux ces poireaux. Moins abîmés que la semaine dernière.
– Hier matin on n’a pas pu les arracher, c’était gelé.
– Vous avez fait comment ?
– On a attendu 15h.
– On les rince après ?
– On ne sait pas encore, il n’y a pas d’eau, ça a gelé.
– Il y encore des récoltes à faire pour l’AMAP ?
– Le mesclun.
– Laurent, il y a de la choucroute étiquetée pour le marché ?
– Ouais.
– Alors, il paraît que tu as fait une formation ?
– Ouais.
– Ça t’a plu ?
– Ouais ouais.
Laurent a suivi une formation sur l’hygiène.
Objectifs : identifier les zones sensibles du corps où se développent les microbes, comprendre ce qu’est une bactérie, intégrer les règles d’hygiène, adopter les règles d’hygiène en société, avec les amis et au travail.
Laurent a appris à fabriquer du savon. Il en a ramené un, il le montre à l’équipe.
– Il sent bon…
– Thym et eucalyptus.
Laurent est avec moi depuis 25 ans. Au départ, c’est son éducatrice que j’ai eu comme cliente. Un jour elle m’a dit qu’elle avait un petit jeune qui aimait bien travailler la terre et elle m’a proposé de le prendre une après-midi par semaine. Puis il est venu deux jours. Et finalement on m’a proposé de le prendre en C.A.T. (Centre d’Aide par le Travail). Ça a changé de nom, désormais on dit E. S. A. T. (Établissement et Service d’Aide par le Travail).
L’ESAT est une structure qui permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle tout en bénéficiant d’un soutien médico-social et éducatif dans un milieu protégé. (monparcourshandicap.gouv.fr)
Aujourd’hui Laurent vient quatre jours par semaines. Je verse une contribution à la Croix Rouge, qui le paye.
Avant, il bénéficiait de cours pour progresser. Il a appris à lire. Puis le poste a été supprimé. Je trouve qu’il régresse, il a de plus en plus de mal à déchiffrer les lettres par exemple.
Ici Laurent a des missions précises. Il s’occupe de l’étiquetage des pots de choucroute, de la mise en cartons. Il tond le gazon…
Il plaisante beaucoup, il fait rire tout le monde, mais c’est important qu’il ne soit pas cantonné dans ce rôle. Il faut le stimuler.
Laurent est un passionné de legos. Il a réalisé tous les outils en legos. Il vient de s’attaquer à un géant des mers. Il construit à partir de photos.
Angélique est en stage. Elle prépare un BPREA à distance.
– Arnaud, une tonne de légumes par an sur un terrain de 800 m2, ça te paraît cohérent ?
– Oui, c’est faisable. Pas avec du mesclun bien sûr.
– j’ai mis tout ce que j’aime bien. Il y a de la courge, ça fait du poids.
Avant, Angélique travaillait dans l’informatique.
Cathy travaille deux jours par semaine, jusqu’à 4 jours dans les moments d’intense activité. Elle cherche du travail dans son domaine précédent, l’administration, parce que deux jours de salaire par semaine, ça ne suffit pas.
Sylvain est en alternance, en bac pro agricole, production horticole.
Arnaud, lui, travaille à plein temps à l’Hortillon de lune. Son temps de travail est annualisé, il varie en fonction des saisons.
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Les jeudis et les vendredis sont les journées les plus longues. Le matin on prépare la vente, l’après-midi on vend. L’équipe de l’AMAP nous rejoint le midi. En général elle nous prépare le déjeuner. Aujourd’hui on a prévu une choucroute, donc j’ai commencé à préparer hier soir. Le vendredi après la vente, il faut tout ranger. Je rentre chez moi vers 21 heures.
Après la pause café de 10h : préparation des produits pour les paniers de l’AMAP (Angélique et Sylvain)
– On apporte tout ce qui va dans les paniers. Les gens se servent, il y a une balance. Les Amapiens sont là pour superviser et répondre aux questions. Ils vérifient en gros qu’il n’y a pas d’abus. Ça repose surtout sur la confiance.
– Faut repasser un coup de balai.
Avec l’AMAP, on vend des grands et des petits paniers. 19 euros le grand, 10 le petit. Là par exemple, on a 22 grands paniers et 30 petits de prévus. On voit avec Arnaud ce qu’il y a de disponible. On met des oignons une fois toutes les 3 semaines, poireaux et carottes une semaine sur deux, on alterne grands paniers et petits paniers.
Devant la serre, Cathy installe les légumes et les fruits pour le marché.
– On met la choucroute sur la table, au milieu des courges ?
– Oui.
– Qu’est-ce qui manque ?
– Les fruits secs, les champignons, les oignons, l’ail.
– Le soleil commence à sortir.
– Ça fait du bien.
– Qu’est-ce qu’on met sous les oignons ?
– Mets les oignons en bas, j’ai besoin de place pour les topinambours.
Arnaud et Laurent remplissent plusieurs cartons de pots de choucroute pour une commande de Biocoop.
À 12h arrive l’équipe de l’Association des amis de l’Hortillon de lune.
– On met les tables en longueur ou en largeur pour le déjeuner ?
– Comme tu veux.
– On sera combien ?
– 13.
– Tu tousses encore Laurent ?
– Un peu.
– C’était bien ta formation ?
– Oui.
– L’association les Amis de l’Hortillon de lune a entre 15 et 20 ans. On a été la première AMAP bio de Picardie. Certains Amapiens sont là depuis la création. L’association a pour objectif d’aider le producteur, Jean-Louis. Il y a 6 personnes aux CA. Deux qui ont un métier et quatre retraités. Les Amapiens font des permanences les jeudis et les vendredis entre 16h et 18h30. Il y a un membre du CA à l’ouverture et à la fermeture. Moi c’est plutôt l’ouverture, j’aime être là au déjeuner avant, pour le plaisir du moment qu’on partage avec tout le monde.
– La semaine prochaine on organise un marché de Noël. Il y aura une trentaine de producteurs et d’artisans. On va recevoir 2 à 300 personnes qui viennent faire leurs courses de Noël. Il y aura du vin chaud, des gâteaux. Qui est-ce qui s’occupe du vin chaud au fait ?
– C’est Marie. Hein Marie ?
– Je m’occupe de le cuisiner en tout cas.
– Il y aura un orgue de barbarie, c’est une ambiance.
– Les pompiers viennent nous voir ce jour-là.
– Tu peux peut-être en mettre plus, des pots de choucroute, au milieu des courges.
– Et sinon, on n’a plus de potimarrons ?
– Non, il n’y en a plus.
– Dommage, c’est bien les potimarrons.
– On vend quasiment que ça.
– Regarde, il y a des courges qui sont en train de pourrir…
– Enlève-les de la table.
La choucroute, on la prépare à Bertangles. On loue un hangar. On cultive le chou ici et on la fait là-bas.
Quand je me suis installé, la deuxième année je me suis retrouvé avec un excédent de chou. Un copain qui faisait un service civique en Alsace m’a rapporté une planche pour rapper le chou. Alors plutôt que de jeter l’excédent, j’ai décidé de faire de la choucroute. Je l’ai distribuée aux amis. Ils ont adoré. L’année suivante j’ai planté deux fois plus de chou.
On est monté jusqu’à 15 tonnes une année. Mais c’était trop, ça faisait de moi un petit parmi les grands, c’était pas ce que je voulais faire, on est redescendu. 8 tonnes par an c’est la vitesse de croisière.
Le déjeuner est précédé d’un apéritif pour fêter deux anniversaires, celui de Cathy et celui de Jean-Louis. Distribution de cadeaux.
Au menu : choucroute préparée par Jean-Louis, fromage et gâteaux apportés par les Amapiens.
– Là je me suis réchauffée, ce matin c’était l’horreur, on ne bougeait pas, on faisait les poireaux dans la chambre froide.
Côté AMAP :
Petit panier du jour (10 euros) :
1 pot de choucroute 330 g
150 g d’échalote en vrac
1 kg de pommes de terre
800 g de pommes
1 salade
Grand panier du jour (19 euros) :
1,5 kg de carottes
150 g de champignons
1 pot de choucroute 680 g
700 g de poireaux
1 kg de pommes
1 salade
100 g de mesclun
D’autres producteurs installent leur camionnette de vente sur le terrain, devant la serre.
Un marin pêcheur vend son poisson.
Une boulangère vend son pain bio.
Une épicière vend des farines, des fruits secs, de la brioche.
Il y a une fromagère. Au départ elle n’était pas bio. On lui a dit que l’essentiel, c’était qu’elle soit dans une démarche. Elle a été accompagnée. Maintenant elle est bio depuis 5 ou 6 ans.
Elle vient à peu près une fois par mois.
Aujourd’hui on compte aussi un étal avec Thé, CBD et articles de laine : des pelotes, des bonnets des écharpes.
Ceux qui viennent une fois par mois préviennent, comme ça les clients savent.
– Qui est-ce qui a piqué mon tablier ?
– Il est là.
Les haricots ça marche très bien. On a une variété excellente. La cueillette prend beaucoup de temps. On peut être trois personnes pendant trois heures à les ramasser. On les plante par demi-chapelles.
Ils sont en rotation sur trois ans. C’est bien que les légumineuses passent partout, elles apportent de l’azote à la terre, c’est ce qu’il y a de plus compliqué à apporter.
Derniers préparatifs. Les deux balances du marché sont connectées.
– On peut commencer sur l’une et finir sur l’autre avec un client. C’est plus pratique. Par contre ce fil qui passe par terre là, ça ne me plaît pas… Est-ce qu’on a du gaffeur ?
– Du quoi ?
– Du scotch large.
– Je crois pas.
– Il faut que je trouve quelque chose. Sinon on va se prendre les pieds dedans.
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En ce moment c’est circuit court, circuit court. Depuis les confinements. La chambre d’agriculture aime lancer des « gros coups ». Tout le monde s’est mis au circuit court et c’est n’importe quoi. La viande par exemple. Elle est produite localement, donc c’est considéré comme du circuit court. Même si la nourriture des animaux vient d’Amérique du sud. Ça n’a pas de sens.
Comme nous les producteurs bio on était déjà en circuit court, on est touchés de plein fouet. Mais à mon avis ça ne va pas durer. Tous ceux qui se sont mis à travailler avec des casiers de vente dans les villages vont s’apercevoir que s’ils ne sont pas là tout le temps pour les remplir, les gens se casseront le nez une ou deux fois et ils ne viendront plus. Comme le circuit court est juste un à côté pour ces producteurs, ils vont laisser tomber, c’est trop de travail.
En attendant, il faut qu’on parvienne à survivre, nous les bios. Biocoop vient de licencier 9 personnes sur 40, ils ont fermé un de leurs trois magasins à Amiens.
Tout est pensé à court terme. L’an dernier c’était la carotte. Tout le monde s’est mis à faire de la carotte. Une année c’était le colza. Il y en avait partout. C’était joli au printemps.
Ça ne marche pas comme ça sur le terrain. Il faut du temps.
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La vente commence à 15h30.
On vend quelques produits qu’on ne fait pas pousser. De la clémentine corse par exemple. On passe une commande groupée avec d’autres maraîchers. Une ou deux palettes. On passe pas mal de commandes groupées, c’est assez informel. Terreau, oranges, plans de patates ou d’ail…
L’été on n’en fait pas, on n’a pas le temps.
– C’est quoi s’il vous plaît ?
– Des blancs de seiche.
– Ça se cuisine comment ?
– Vous les faites blanchir au court-bouillon pour les attendrir et ensuite, vous les cuisinez comme vous voulez.
– Ça vient d’où ? De Boulogne ?
– Noooon, mais non mais non, on n’est pas du Pas de Calais madame, on est de la Somme…
– Le Touquet alors ?
Voilà ! Pas besoin d’aller à Boulogne pour avoir du poisson.
On ferme deux semaines pour Noël et nouvel an. Ce sont les deux seules semaines de fermeture. Le reste de l’année, on s’arrange pour qu’il y ait toujours quelqu’un sur le terrain. Les vacances des uns et des autres sont réparties.
Pendant le COVID on n’a jamais fermé. On avait organisé une sorte de DRIVE.
-Est-ce qu’on a du jus de pommes ?
– Oui, ici.
– Est-ce que tu peux aller mettre ça dans la voiture ? Attention, il y a de l’huile, si ça dégringole…
– Voilà madame, ça fait 31 euros et 27 centimes…
– Tenez.
– Impeccable. Bon week-end !
Action réalisée
Auteur.e.s Denis Lachaud
Productions liés
- Jean-Louis Christen, maraîcher
- Un vendredi à l’Hortillon de lune (1)