acte 12, 2004 - 2010
De 5 secteurs, 5 territoires, en 2 temps :
– Premier temps, trois secteurs (2004- 2007) :
1 · Agriculture en Thiérache du Centre (02)
2 · Industrie métallurgique, Montataire (60)
3 · Expérimentation sociale de Gaudin, Guise (02)
– Deuxième temps, deux secteurs (2008-2010) :
4 · Réinsertion sociale, Les Malmaisons, Emmaüs, Paris
5 · Entreprise à but socio-économique, Le Relais, L’Étoile (80)
Thiérache du Centre (1)
Le travail ? Son sens, son devenir ? Pourquoi cette question ? Parce qu’elle est peu posée et que le travail change, se transforme, se défigure. Mettre à l’œuvre cette question en 2005, est sans doute une aventure laborieuse compte tenu des conditions difficiles du travail à ce jour.
1 – Et le travail ? En exploitation agricole, avec des agricultrices de Thiérache du Centre
La traite : de la main au manège ? Une journée de femme à la ferme ? L’entraide, l’indépendance et la concurrence ? La solidarité, ici, avec le sud ou l’est… ? L’avenir des enfants, des exploitations, de l’agriculture, ici
2 – Et le travail ? En industrie métallurgique, avec des sidérurgistes et des habitants de la Ville de Montataire
Le sens du travail aujourd’hui ? Travail concret, contraint ? Travail et innovation : de la boîte à idée à l’ordinateur ? L’informatique et la production ? L’abstraction et le stress ? La solidarité, qu’est-elle devenue au travail, a-t-elle disparu au profit de la concurrence ? L’avenir, l’utilité du passé pour envisager l’avenir, le passé pour le présent ? Mais quel passé ? Cette histoire ouvrière comment le transmettre ?
3 – Et le travail ? En expérimentation sociale, avec des salariés de l’usine Godin et des habitants du Familistère de Guise
Les réalisations de « Monsieur Godin » ? Une utopie issue de l’expérience sociale de la Coopérative Godin, Association coopérative du capital et du travail (1880 à 1968). La coopérative, les expérimentations sociales d’hier et d’aujourd’hui, dans d’autres lieux, sous d’autres formes ? Le travail produit-il encore ici ou là des œuvres sociales émancipatrices ? Et « les bénéfices issus du travail » (JBA Godin) ? l’association du Capital et du travail ? Pourquoi fêter, distinguer le travail ? Est-il possible de travailler autrement ?
4 – Et le travail ? En lieu d’hébergement et de réinsertion sociale, avec des femmes accueillies là où le travail est considéré comme la voie principale pour sortir de l’exclusion.
Travailler est un droit ? Et ces femmes sans droits qui luttent pour un quotidien vivable, qui rêvent de régularisation entre hébergement d’urgence, imbroglio administratif, rupture des liens familiaux, travail non déclaré, travail surexploité, mais qui travaillent toujours et malgré tout ?
5 – Et le travail ? En entreprise à but socio-économique, avec les salariés de l’usine de réinsertion et de recyclage de vêtements Le Relais, à L’Étoile,
Comment des salarié·e·s qui ont vécu plusieurs années de chômage après un temps, pour certains, en entreprise privée, vivent leur travail dans une usine de tri de vêtements récupérés, avec un contrat durable ? Comment vivent-ils/elles dans cette entreprise où es bénéfices produits par leur travail n’ont qu’une seule vocation : créer des emplois nouveaux pour ceux qui n’en ont pas. Et que deviennent les balles de mêlé, de vêtements pré-triés ? Et, est-ce qu’au paternalisme des frères Saint ne s’est pas substitué une autre forme de paternalisme, communal et associatif ?
Familistère Godin (3)
L’entrée de 7 ans de cheminement.
En 2004, le collectif entré dans la question du travail avec Quelle vie en Val de Nièvre, est attrapé par une actualité : l’usine Alstom de Belfort, lieu essentiel de production de matériel électrique et de matériel de traction ferroviaire devient (comme beaucoup d’autres) une technopole faite de sous-traitance, externalisation, délocalisation, découpages, cession, fusion. Ce sont la dilution des responsabilités et la réduction drastique des effectifs. L’une liée à l’autre ?
L’usine métallurgique (2)
5 étapes, 5 lieux :
1 – Le territoire de la Thiérache du Centre, dans l’Aisne. Dans les « Cafés du travail », à la Maison Familiale Rurale de Claire-Fontaine.
Au centre de la Thiérache qui s’étale sur la Belgique, le Nord et la Picardie, une région d’exploitations agricoles, laitières, terre de bocage et d’élevage. Le travail rural est ici à l’œuvre.
2 – La ville de Montataire, dans l’Oise, l’usine d’Arcelor. Au Palace, lieu culturel de la ville, et au Bar des Sportifs.
Dans le bassin Creillois, ville ouvrière, usine métallurgique de pointe, ARCELOR, où baisse des effectifs se conjugue avec hausse des dividendes.
3 – La ville de Guise, dans l’Aisne, dans Le Familistère, hors de l’usine des poêles Gaudin (interdiction d’y entrer), dans l’école primaire Godin, le Café Moderne.
Guise (prononcer Güise), à l’est de St-Quentin, ville des Ducs, de Camille Desmoulins et de Monsieur Godin. L’usine, ses poëles et son Palais social. Ici, pendant plus d’un siècle, les fruits du travail ont été utilisés à construire une expérience sociale.
4 – Paris, dans 13éme, dans le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale Malmaisons, d’EMMAÜS Solidarité.
5 – L’Étoile, petite commune en Val de Nièvre de la Somme, dans l’usine Le Relais des Moulins Bleus, ancienne usine de l’empire Saint Frères, où l’entrée est libre, et, à Koudougou (Burkina Faso), au Centre de tri de vêtements “Toum Song Taaba” (Tu travailles pour toi et pour les autres), où l’usine de l’Étoile envoie le mêlé qui regroupe dans une même balle tout ce qui peut être vendable là-bas.
Les Malmaisons (4)
La situation de pertes d’emploi à Belfort semble grave et globale. Les salariés, de moins en moins nombreux, semblent assister, désespérés, abattus, à l’exécution de leur usine (de leur travail), à une mort à petit feu qui provoque peu de réactions visibles.
Face à cela, La Forge se situe du côté des vivants, de leur histoire, de leur joie, de leur peine, de leur deuil, de leur avenir, du côté des questions qu’ils se posent.
Les actes : les Groupes de travail, les Cafés du travail, les Lettres, les événements…
Les Groupes de travail
Dans chaque territoire, un Groupe de travail, appelé aussi groupe de pilotage, groupe ouvert à toute bonne volonté, est constitué pour travailler cette question du travail, de son histoire, de sa culture, de son devenir. Le Groupe de travail-pilotage, prépare les Cafés du travail, le sujet, choisit les animateurs, le lieu, le calendrier… Le Groupe choisit le sujet, les animateur/trices, le lieu public où l’on discute du travail, aujourd’hui… et fait part au Collectif La Forge de toutes ces idées engendrées par le sujet, ici, le travail.
Ici, un Café avec Jeanne Benameur
Les Cafés du travail
Les Cafés du travail sont des assemblées, sans tribune, pour débattre en toute liberté entre les participant·e·s directement concerné·e·s par le sujet, le lieu, et permettre aux auteur·e·s de La Forge d’entendre des paroles qu’elles/ils font résonner, entre autres, dans leurs chroniques de La Lettre.
La Lettre
Un périodique mensuel constitué d’informations sur les rencontres à venir, des chroniques des écrivain·ne·s de Jeanne Benameur ou de Denis Lachaud, des économistes, Sophie Boutillier, Nathalie Ferreira ou Nelly Jazra, du sociologue Michel Lallement, des photographies d’Eric Larrayadieu, et un dessin chronique de Nous Travaillons Ensemble et de réponses de « travailleurs » à un questionnaire sur le travail. Lettre diffusée sur le site et sur papier en 700 à 1000 exemplaires par numéro, sur les trois sites. Avec une visée à long terme le livre Et le travail ?
Les moyens financiers
Pour ce faire, la DRAC -Direction régionale des affaires culturelles- et le Conseil Régional de Picardie signent une convention d’objectifs qui donne à La Forge une mission de recherche sur le thème du travail sur ces trois premiers territoires, pendant trois ans (2005 – 2007). La finalité de cette convention est de construire des projets associant des partenaires locaux et de produire une œuvre artistique avec l’ensemble.
En avril 2008, l’État se désengage. La Forge étant « Non Labellisé » ne peut plus être financée, ce qui va conduire à ce que la fin de notre démarche soit difficile, à ce que nous ne pussions pas réaliser certains actes.
Le Relais (5)
Le travail ? Avec les partenaires et le collectif de La Forge
1 – Des agricultrices ou femmes d’agriculteur, avec les associations Tac Tic Animation et Femmes Rurales, avec la commission d’agricultrices de la FNSEA, avec les élèves de l’école agricole, la Maison Familiale Rurale. Avec Nadine, Bernadette, Laurence, Sophie, Marie claude, Roseline, Maria, Françoise, Elisabeth, Marie Pierre, Dominique, Marie…
2 – Des sidérurgistes, des salariés d’Arcelor et d’ailleurs, actuels et anciens. Et des habitant·e·s de la ville ouvrière de Montataire, en activité ou non. Les élèves des classes 2ème et 3éme du Lycée André-Malraux de Montataire. Avec Claude, Agnès, André, Didier, Christine, Jérôme, Joël…
3 – Des salariés de l’usine Godin et des habitants du Familistère de Guise. Avec le Syndicat mixte du Familistère et le programme Utopia de valorisation du Familistère de Guise et Fréderic Panni, conservateur de Patrimoine du Familistère ; le Comité d’entreprise Godin, et Vincent Lambert, son Secrétaire; l’Association pour la Fondation Godin et Madame Geneviève Douay, sa Présidente, l’Adepagui, association pour le développement du pays de Guise.
Avec ceux du “Tas de briques”, comme nomment des habitants de Guise, les habitants du Familistère, ce “palais du travail” et avec aussi des salariés de l’usine des poêles Godin, via leur Comité d’entreprise, et des chômeurs, étudiants, retraités.
4 – Des accueillies et des accueillantes, des “Dames” de 18 à 65 ans, la moitié est sans-papiers, certaines sont salariées avec contrat aléatoire pour travaux domestiques, service à la personne, d’autres travaillent au noir, et d’autres ne peuvent pas pour cause de maladies mentale ou dépression. Elles ont presque toutes des enfants (qui ne sont pas là). Originaires d’Afrique, d’Asie et d’Europe, une vient des USA. Une très grande différence de culture, d’instruction, de santé (mentale), de très grands décalages. Certaines sont surqualifiées pour l’emploi qu’on leur offre.
Elles prennent le repas ensemble, participent aux travaux ménagers.
Avec les Dames accueillies, Abir, Anne-Gabrielle, Neidi, Anne-Laure, Nelly, Céline, Naomi… et accueillantes, Hélène, Célia...
5 – Les salariés de l’usine de réinsertion et de recyclage de vêtements Le Relais, à L’Étoile, des employé·e·s issu.e.s du Val de Nièvre. Certain·e·s sont passé·e·s de l’ancienne entreprise (capitaliste) à celle du Relais (sociale), après une rupture de 2 ans, le temps de la reprise. Un personnel surtout féminin, avec un noyau dur actif soutenant la démarche de l’EBS, et d’autres, passifs, venant juste pour le salaire. Avec un ancien de Saint Frères et ses archives de l’usine de l’Étoile. Avec les habitants de la Rue des Moulins Bleus. Et de futurs travailleurs, des collégiens d’une classe de 4ème, élèves de la Cité scolaire Alfred Manessier de Flixecourt.
Avec Annick, Anthony, Cathy, Franck, Fred, Ginette, Mara, Muriel, Noël, Olivier, Samuel, Stéphanie, Marie Christine, Vincent…
Nelly Jazra, Docteur en sciences économiques. En Thiérache du centre.
Sophie Boutillier, Docteur en sciences économiques et en sociologie. À Montataire.
Nathalie Ferreira, économiste, auteure de Économie sociale et autogestion, entre utopie et réalité (L’Harmattan). À Guise.
Ginette Francequin, Maître de conférence en psychologie clinique et sociale. À Malmaisons.
Michel Lallement, spécialiste de sociologie du travail. En Thiérache, à Montataire, Guide, Malmaisons, L’Étoile.
Jeanne Bénameur, écrivaine. À Montataire, Guise.
Stéphanie Smalbeen, plasticienne. À L’Étoile dans TOUT EST À PRENDRE
Laurène Boglio, illstratrice. À Malmaisons avec les graphistes de Nous Travaillons Ensemble.
24 Juil 2007
Être agricultrice
Le parcours : ET LE TRAVAIL ? En thiérache du centre
30 Avr 2007
La peau des vaches (vidéo de Et le travail ?)
Vidéo de Marie Claude Quignon,
Musique de Clovis Labarrière sur un livret de Denis Lachaud,
Chants : Sandrine Monlezun et Norig,
Mixage : Charlie Sénécau,
Produit dans le cadre de Et le Travail ? de La Forge,
En Thiérache du cente,
2007
1/ Capital et travail ?
Premier pas d’Et le travail ? , non réalisé.
Dans une usine de haute technologie en voie de fermeture… 2004.
Belfort. La question : la mémoire, la culture du travail, et donc de l’utilité de ses représentations. La question est actuelle. Elle est posée, dans le contexte de production, du travail, aujourd’hui. Elle veut accompagner la vie, pas le deuil. Elle cherche à savoir si le travail de cette mémoire-culture peut permettre de mieux comprendre la situation pour envisager l‘avenir. Première démarche d' »Et le Travail ? » voulue, travaillée, non réalisé du fait de l’abandon de nos partenaires.
2/ Les Trophées du Familistère Godin
Un Prix et une Œuvre, les 1er mai, à Guise, sans suite, après les deux premiers essais.
Réalisations de travaux, d’œuvres et des échanges pour aboutir à la création d’un Prix international des expérimentations sociales issues du travail, aujourd’hui, dans le monde, du nord et du sud. Sans aucune suite après le projet établi et deux ébauches réalisées en 2007 et 2008. Sans explication donnée.